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Le Maître

Eh oui ! C'est moi ! J'étais le Mèèèèèèèèèèèèètre !

D' origine bourguignonne, enfin presque (LE CREUSOT), je suis Jurassien depuis mon entrée à l'Ecole normale d' Instituteurs de Lons Le Saunier en 1968.

 

A l'issue de ma formation, après un premier stage de trois mois à CHATENOIS, jugé apte pour le service , l'Education nationale, téméraire, m'a confié une première classe en 1973. C'était bien sûr une classe unique dans un charmant petit village du Nord Jura à GREDISANS où j' ai été merveilleusement bien accueilli. Je me souviens encore de la mousse au chocolat de Mme Cachot.

Ma première "vraie" classe. (Gredisans 73)

 

Contraint d'accomplir mon service militaire, j'eus l'opportunité d'échapper à la "crapahut" en étant "Educateur CHEF", s'il vous plait, au collège militaire d'Autun. Expérience des plus enrichissantes !

Ma classe de 6 ème

 

De retour à la vie civile, je postulai avec mon épouse pour un "poste double" et fut ainsi nommé "Chargé d' école" à OUSSIERES, village de la Bresse Jurassienne. Ce fut "MON ECOLE", celle que je garde dans mon coeur.

Hussard de la République dans l'âme, je me sentis investi d'une mission sacrée: faire de cette école qui en 1975 était une petite école de campagne plutôt misérable, dernier soucis des responsables municipaux de l'époque, avec son poêle à bois qui trônait au milieu, un école moderne; faire de mes élèves des élèves "modèles". Bref, je les voulais "les meilleurs du canton". Mon investissement fut à la hauteur de mes ambitions: disproportionné, excessif et pour tout dire utopique. Adulé par les uns, décrié par les autres je finis par rendre les armes, et après avoir vécu pendant 17 ans pour mon école, je me résolus à en changer.

 

Après un trop bref passage d'une année à GROZON, j' ai opté pour un poste d' Instituteur adjoint à ARBOIS. Cinq ans plus tard, l' école perdant un poste, dernier arrivé premier à partir, c' est à regrets que j' ai du promener à nouveau mes cartons.

 

J' ai alors opté pour une direction d' école, seul moyen de conserver son poste en cas de fermeture d' une classe. C'est ainsi que j' ai été nommé Directeur d' une école primaire à 5 classes Aux Perchées (moi qui mesure 1m 66) à POLIGNY, inconscient de la lourdeur de la tâche, du surplu de travail administratif médiocrement compensé par une augmentation de salaire dérisoire.

 

N'ayant pas vocation de jouer au "gratte papier", j' ai donc rapidement rendu mon tablier de Directeur pour "renfiler" celui d' Instituteur adjoint à l' école élémentaire de DAMPARIS, alors heureux titulaire d' une classe de CP (quoi de plus prenant et gratifiant que d' apprendre à lire à des enfants). Des activités décloisonnées étaient conduites avec les grandes sections de l' école maternelle voisine si bien que l' envie d' enseigner en grande section m'a tant chatouillé qu 'elle a fini par me démanger.

 

J' ai donc postulé pour un poste en maternelle et je regrette de ne l'avoir fait plus tôt.

C'est ainsi que j'ai retrouvé Poligny durant les quatre dernières années de ma carrière d' Instit.

Un "mec" en maternelle ! ça surprend toujours !

Les Collègues un peu, les parents aussi, les enfants beaucoup moins.... et moi... heu... pas trop !

J'ai adoré !

 

Ma première classe de Grande section.

 

Ma dernière classe

L' année scolaire 2005 / 2006 fut ma dernière !

N'étant pas féru de cérémonie et autres discours, j'avais choisi d'esquiver le traditonnel pot de départ en retraite et de quitter l'enseignement comme j'y étais arrivé: dans la discrétion. Je ne fais pas partie des collectionneurs de médailles ou d'autres palmes "acamachin", je n'accorde d'importance qu'à un seul jugement concernant mon travail: celui des "consommateurs" (ce n'est pas péjoratif), à savoir celui des enfants qui s'exprime parfois bien des années plus tard et celui des Parents d'élèves évidemment. Ceux-ci m'ont fait la surprise fort sympathique d'organiser une petite fête (photos en page 'Invités'). Qu'ils aient tenu ainsi à rendre hommage à mon travail, cela vaut bien tous les "avis autorisés d'en haut" et toutes les médailles du monde.

 

J'étais "Professeur des Écoles" certes mais avant tout Instituteur : Mot merveilleux qui, un jour de juin 68, fit briller les yeux de mon Grand-Père.... Instit ! 'lnstruisou " , prononcez "Instruuuuuizou" , comprenez "celui qui instruit"... appellation non contrôlée et charmante dont m'affublait ''BIRON '', un paysan d'ché me.

J'laimo ben !

 

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